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Vous avez certainement vu passer l’information en octobre dernier :
13 scientifiques internationaux ont appelé dans la revue Nature review endocrinology à une plus grande prudence sur la prise de paracétamol pendant la grossesse, après avoir analysé plus de 26 études scientifiques fiables.
Et pour cause, elle pourrait être responsable :
- De cas d’autisme ;
- De troubles du comportement ;
- De malformations génitales ;
- De retards de langage ou encore d’asthme…
Ann Bauer, épidémiologiste à l’Université du Massachusetts (États-Unis), principale auteur de cette analyse, explique : « L’ensemble des résultats de ces nombreuses études est le signe quele risque a probablement été sous-estimé ».
Enceinte ou pas, cela fait froid dans le dos.
Souvenez-vous de Naomi Musenga, cette femme de 22 ans, décédée fin 2017, à la suite d’une intoxication au paracétamol.
Elle avait alors appelé le Samu qui n’avait pas pris son appel au sérieux.
Elle était pourtant en train de mourir !
Prendre du paracétamol pendant plusieurs jours avait détruit de façon irréparable les cellules de son foie, entraînant son décès en quelques heures.
Et ne croyez pas que son cas est isolé, car la plupart des cas d’hépatites aiguës pourraient concerner bien plus les femmes1 que les hommes…
Pourtant, le paracétamol est l’ingrédient principal de plus de 200 médicaments : le Doliprane, bien sûr, composé à 100 % de paracétamol… mais aussi le Dafalgan et l’Efferalgan, ou encore Actifed, Humex, Fervex, Prontalgine, etc…
C’est aussi le NUMÉRO 1 des ventes en pharmacie.
Face aux dangers du paracétamol, quelles réactions ?
En France, en 10 ans, plus de 95 600 admissions ont été enregistrées à l’hôpital pour cause d’intoxication au paracétamol, soit une augmentation de plus de 45 %.
Ce sont 1 500 greffes de foie qui sont réalisées chaque année pour cette raison.
En janvier 2019, les autorités sanitaires françaises ont fait un pas : ces anti-douleurs ne sont plus en libre accès dans les pharmacies.
Il était temps…
Car dès 2015, les autorités canadiennes alertaient sur les dangers :
« Le paracétamol (acétaminophène) est la principale cause de graves lésions du foie, y compris l’insuffisance hépatique aiguë, dans de nombreux pays, dont le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie. »
Des surdosages souvent involontaires.
Car dans 1 cas sur 5, ces intoxications gravissimes ont eu lieu alors même que le patient avait respecté la dose maximale autorisée !
Mais il y a beaucoup, beaucoup plus grave.
Le paracétamol n’est pas simplement dangereux en cas de surdose accidentelle. Là où il fait le plus de victimes, c’est chez celles et ceux qui en prennent régulièrement.
Des effets secondaires encore mal considérés
Si vous ne risquez pas grand-chose en prenant 1 ou 2 comprimés tous les 3 mois, pris de façon régulière le paracétamol pourrait :
❌ Causer des saignements gastriques ;
❌ Vous rendre sourde : pris 2 fois par semaine pendant 6 ans, vous augmenterez votre risque de surdité de près de 10 % 2 ! (Même chose pour l’Ibuprofène, mais pas l’aspirine) ;
❌ Altérer vos émotions : 1g de paracétamol ferait baisser votre empathie3 !
❌ En cas d’état grippal, il serait inutile et dangereux : la fièvre est votre amie, elle est là pour vous aider à tuer les microbes. Et tant qu’elle ne dépasse pas 39,5°, il n’est pas utile de chercher à faire baisser la fièvre. Idem pour les Actifed, Humex ou LeFervex (contre le rhume) qui contiennent des composants douteux.
Le Doliprane n’est clairement pas cette « pilule inoffensive » qu’on vous a longtemps présentée.
Préférez ces alternatives naturelles (elles sont efficaces ET sans danger)
En cas de maux de tête : préférez l’aspirine (même si elle n’est pas sans danger).
Mieux :
? Appliquez 2 gouttes pures d’huile essentielle de menthe poivrée sur les tempes (attention aux yeux) ou de lavande fine si votre migraine est liée au stress. (Mais évitez la menthe poivrée si vous faites de l’hypertension ou si vous êtes épileptique) ;
? La douleur est presque toujours liée à l’inflammation. Le curcuma et le gingembre sont d’excellents anti-inflammatoires naturels, qui réduisent efficacement la plupart des douleurs (attention : ils sont proscrits si vous êtes sous anticoagulants ou sous chimio anticancer) ;
? En cas de fièvre, pensez à un massage de la colonne vertébrale avec 4 gouttes d’huile essentielle de ravintsara ou d’eucalyptus radié (diluées dans une huile végétale). Ce n’est pas des antipyrétiques, mais elles amélioreront grandement votre état. (Attention si vous êtes asthmatique, ces HE vous sont interdites) ;
Et n’oubliez pas de vous servir d’un remède vieux comme le monde : la chaleur ! Une bouillotte chaude là où vous avez mal soulage dans de nombreux cas !
C’est ce que faisaient nos grands-mères… et leur bon sens avait souvent raison !
Sources :
2/ American Journal of Epidemiology December 14 2016 DOI: 10.1093/aje/kww154 Duration of Analgesic Use and Risk of Hearing Loss in Women
3/ Mischkowski D., Crocker J., Way B.M. From Painkiller to Empathy Killer: Acetaminophen (Paracetamol) Reduces Empathy For Pain. Soc Cogn Affect Neurosci. 2016 May 5.