Et si c’était ça le bonheur ?

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(mais vous en sortirez apaisée, promis)

Permettez-moi de partager avec vous une leçon de vie que je ne suis pas près d’oublier.

C’était en Nouvelle-Calédonie, où j’ai vécu il y a quelques années.

J’avais été invitée par une de mes amies à passer le week-end dans sa famille, sur l’île de Lifou.

Peuple autochtone de cet archipel au beau milieu du Pacifique, les Kanak continuent à vivre vaille que vaille, selon les coutumes et traditions de leurs ancêtres – et cela, depuis des milliers d’années…

Ce jour-là, j’ai eu la chance d’être accueillie par l’oncle de mon amie. Après une coutume d’usage (sorte de cérémonie pour demander l’hospitalité), j’ai été conduite dans la case, l’habitat traditionnel, faite de bois, de pierres, de feuilles de cocotier, de corail et de paille.

Cet espace si chaleureux invitait à la confidence entre mon amie et moi.

Elle, jeune trentenaire en robe mission, et moi, journaliste expatriée avide de comprendre les clés de ce pays qui m’accueillait :

– Tu n’as jamais eu envie de partir en Métropole ? lui demandé-je ?

– Jamais de la vie, me sourit-elle avec un enthousiasme et une sincérité désarmante. Je suis tellement heureuse ici !

Cette femme était jeune maman, diplômée et ne refusait en rien la modernité. Pourtant, pour rien au monde, elle n’aurait renoncé à la vie kanak, rythmée par la tradition, les lois de la nature et la cadence des saisons.

Était-ce donc possible ?

Qu’avait-elle compris du bonheur qui m’échappait ?

Ce que cette rencontre m’a appris, c’est que notre vie moderne n’a pas que des bons côtés. Elle a aussi des pièges, qu’on peut si on a les bonnes clés, apprendre à déjouer.

Premier piège : l’abondance

Le confort est un bienfait incontestable… mais il ne fait jamais le bonheur.

En fait, il nous est très difficile de nous réjouir d’une source de bonheur si elle est là tous les jours. On finit par trouver cela normal et on n’y pense plus.

On oublie qu’avoir deux jambes pour marcher est une chance énorme… jusqu’au jour où l’on se fracture la cheville.

Les psychologues appellent cela « l’habituation hédonique » : c’est notre tendance à tenir pour « acquis » tout ce que nous avons.

Et sur ce point, les sociétés traditionnelles ont un avantage.

Là-bas, manger à sa faim, boire à sa soif, survivre aux caprices de la nature est globalement toujours garanti, du fait de l’organisation tribale, bien que jamais totalement garanti.

Les Kanak semblent donc en retirer un bonheur quotidien plus profond et durable.

Avec l’abondance, on se met à ressembler à des enfants gâtés… qui ne réalisent pas la chance qu’ils ont… et qui n’arrêtent pas d’en réclamer davantage.

Voilà pourquoi la course à l’accumulation des richesses ne conduit jamais au bonheur !

Deuxième piège : la solitude

Vous le savez aussi bien que moi : notre bien le plus précieux, c’est l’amour et l’affection qui nous lie aux autres.

Cela a même été prouvé scientifiquement, grâce à l’incroyable « étude de Harvard », commencée en 1938 et encore poursuivie aujourd’hui.

Depuis 95 ans, des chercheurs examinent minutieusement le parcours de vie de plus de 700 Américains diplômés à la fin des années 1930. Chaque année, ils réalisent avec eux des interviews approfondies et examinent leurs bilans de santé.

Aujourd’hui, leur conclusion est sans appel : ce qui rend heureux et en bonne santé, ce n’est ni l’argent, ni le succès… mais le fait de nouer des relations étroites, amicales ou amoureuses ! [2]

Selon le Dr Waldinger, qui a dirigé les recherches :

« La conclusion la plus nette que nous pouvons tirer de cette étude de 75 ans est celle-ci : de bonnes relations nous maintiennent heureux et en bonne santé. C’est tout. »

Le problème, malheureusement, c’est que la modernité ne nous y aide pas vraiment ! Plus encore, depuis la pandémie, qui nous a isolé de façon aussi inédite que dramatique.

Les Kanak, eux, n’ont aucun effort à faire : de leur naissance à leur mort, ils ne sont jamais seuls. Ils jouissent d’interactions permanentes avec les membres de leur tribu.

Or, la solitude n’est pas seulement liée au malheur : elle est aussi la cause directe d’un état de santé dégradé : mort prématurée [3], déclin cognitif [4], crise cardiaque. [5]

Et malheureusement, les « amis virtuels » que nous offre la technologie (Facebook…) ne sont pas d’un grand secours. Rien ne remplace le contact face à face, yeux dans les yeux. [6]

Les nouvelles technologies sont décidément à double tranchant. Si vous n’y prenez pas garde, elles peuvent même vous entraîner dans le dernier grand piège de notre temps :

Troisième piège : la vitesse

Si vous habitez en ville, faites l’expérience : bruits, feux rouges, voitures, passants, panneaux publicitaires, vitrines.

Notre état de conscience est interrompu sans arrêt par un flux ininterrompu de stimulations.

Et avec les nouvelles technologies, c’est encore pire : sonneries, SMS, emails, tweets… notre esprit est sollicité et interrompu en permanence.

Le problème, c’est que notre cerveau n’est pas pour cela. Au contraire, c’est le meilleur moyen de le faire dépérir !

Car notre bien-être dépend en grande partie de notre capacité à être attentive : c’est lorsque nous sommes réellement présentes à ce que nous faisons que nous sommes le plus heureux.

La bonne nouvelle, c’est qu’il existe pour chaque piège, un antidote !

Ils peuvent tout à fait être déjoués par des solutions simples et faciles à suivre !

Cultivez la simplicité avec ce mantra secret

Et cela commence par un maître mot, la simplicité.

Cultiver la simplicité, ou la sobriété, c’est aller à l’essentiel. Comme dans une vieille maison, il est important de faire le tri… et se débarrasser du superflu et des distractions.

C’est renoncer à tout accumuler. C’est jouir des plaisirs simples de la vie en y étant pleinement présente.

Être « simple d’esprit », ce n’est pas être stupide, bien au contraire.

C’est aussi fuir les complications et les distorsions de la vie moderne pour mieux embrasser une vie sobre, profonde et authentique.

Ce n’est pas évident, bien sûr. Heureusement, il existe des exercices pratiques qui nous aident à revenir à l’essentiel.

L’un d’entre eux est le « mantra secret », révélé par le philosophe Matthieu Ricard :

« Voici le mantra qu’un maître tibétain a recommandé. C’est le mantra le plus secret qu’on puisse imaginer, je me demande même si j’ai la permission de le partager avec vous.

Le voici : « je n’ai besoin de rien ».

Répétez-le dix fois de suite. Vous verrez, on se sent si bien ! »

Voilà le premier pas vers le bonheur : réaliser qu’on n’a pas besoin d’avoir « toujours plus » pour être heureux.

Musclez votre esprit, entraînez-le à la sérénité

Mais cela ne suffit pas, évidemment.

Si on le laisse à lui-même, notre cerveau se compare, jalouse, rumine… et ce ne sont pas les sur-stimulations permanentes du monde moderne qui l’aident à se calmer !

Il est donc urgent de muscler notre cerveau dans la durée pour l’habituer au calme et à la satisfaction du moment présent.

Et pour réussir, je ne connais pas meilleure pratique que la méditation en pleine conscience.

Ne soyez surtout pas intimidée par ce terme de « méditation ». C’est beaucoup plus simple et « terre à terre » qu’on ne le croit : il s’agit uniquement de s’arrêter quelques secondes ou quelques minutes dans sa journée, et de se concentrer sur l’instant présent.

Écoutez votre cœur battre, sentez votre respiration, faites un « scan corporel » en essayant de ressentir chacun de nos membres (jusqu’à vos doigts de pieds).

Cela peut être éprouvant, au départ. Car il est très difficile d’empêcher notre esprit de « vagabonder » ! On est en permanence obligée de se rappeler à l’ordre (avec bienveillance) et d’en revenir à la concentration sur le moment présent.

Et quels bonheurs, au-delà de ce moment de grâce :réduction du stress, de l’anxiété, des problèmes cardiaques, des douleurs chroniques, des troubles du sommeil… on ne compte plus les bienfaits de la méditation, prouvés scientifiquement. [8]

Mantra secret, méditation… ajoutez ces exercices de gratitude et vous serez comblée :

Soyez reconnaissante de ce que vous avez

La gratitude est beaucoup plus qu’un médicament : c’est l’antidote le plus puissant de la modernité… parce qu’elle nous pousse à nous comparer à ceux qui ont moins, plutôt qu’à ceux qui ont plus.

Et c’est si simple ! Voici comment faire, si vous voulez profiter de ses bienfaits :

Dès le matin, au réveil, prenez quelques secondes pour réaliser la chance que vous avez.

Vous auriez pu vous réveiller aveugle, sourde ou paralysée… mais non, votre cœur bat tranquillement, vous respirez sans difficulté, vous avez bien vos deux jambes, vos deux bras et une tête bien faite.

Vous avez la chance d’avoir un toit au-dessus de votre tête. Vous avez l’eau courante, l’électricité à toute heure de la journée, un ordinateur qui vous permet de vous connecter à des informations passionnantes.

Vous vivez dans un pays libre. Vous avez des yeux pour admirer la beauté de ce qui nous entoure.

Maintenant, allez un cran plus loin : soyez reconnaissante de tout ceci. Dites merci. Exprimez votre gratitude. Vous pouvez remercier « la vie » pour tous ses bienfaits.

Vous êtes malade, vous souffrez, vous traversez des épreuves ? Faites tout de même l’effort de remercier la vie pour ce qu’elle vous apporte de positif. Des chercheurs ont montré que la gratitude est efficace y compris chez des victimes de maladie grave [9].

Accordez-vous ces quelques secondes de gratitude, puis levez-vous.

Et le soir venu, juste avant de dormir, essayez de prendre à nouveau ce temps pour vous.

Repensez à tout ce qui vous est arrivé de positif dans la journée, et exprimez votre reconnaissance à ceux qui l’ont facilité.

La magie de la gratitude est de nous lier plus étroitement aux autres. Elle nous pousse à la bienveillance envers celui ou celle qui nous a rendu service… qui se sentira d’autant plus proche de vous qu’il recevra un « merci » !

Cultivez la simplicité, la sérénité et la gratitude… et vous verrez que l’amour sera décuplé dans votre cœur et celui de votre entourage.

Et c’est bien cela, le plus important dans la vie, et sûrement l’une des clés de votre santé.

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